dimanche 20 juin 2010, par Maison Populaire de Genève
Les suspects risquent des peines allant de 15 ans de réclusion à la prison à vie pour leur implication supposée dans l’Union des Associations du Kurdistan (KCK), considérée par le parquet comme un groupe terroriste, branche urbaine des rebelles armés du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), selon l’acte d’inculpation consulté par l’AFP.
Cette offensive judiciaire survient en pleine recrudescence des troubles dans le sud-est, après que le PKK a intensifié la violence, entraînant une riposte militaire musclée et portant un coup sévère aux timides initiatives gouvernementales pour élargir les libertés des Kurdes.
Parmi les suspects figure Osman Baydemir, le populaire maire de Diyarbakir, principale ville du sud-est kurde, au coeur de l’enquête. Il risque jusqu’à 36 ans d’emprisonnement.
Onze autres maires et l’ancien député Hatip Dicle sont également poursuivis.
Selon l’inculpation, le KCK recrutait des militants pour le PKK, prenait toutes les décisions politiques importantes comme le choix des candidats kurdes aux élections législatives et locales, extorquait des fonds aux administrations locales contrôlées par des Kurdes et organisait des manifestations de rue violentes.
Selon le parquet, les principaux partis politiques kurdes suivaient les directives du KCK et l’organisation était tellement puissante qu’elle infligeait des sanctions à ceux qui désobéissaient à ses ordres.
Les maires kurdes auraient été contraints de faire don au PKK de leurs deux premiers salaires après leur élection, tandis que les employés municipaux devaient lui remettre tous les mois une partie de leur salaire.
Parmi les 151 inculpés, 103 attendront le procès en prison.
(AFP, 18 juin 2010)