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1er mai : Sauvagerie anti-ouvrière de l'Etat turc - Association Maison Populaire de Genève
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1er mai : Sauvagerie anti-ouvrière de l’Etat turc

vendredi 2 mai 2008, par Maison Populaire de Genève

Fidel à sa tradition d’hostilité contre le mouvement syndical, l’Etat turc a transformé le 1er mai 2008 en une sauvagerie anti-ouvrière par l’utilisation toutes les forces de sécurité y compris des unités de l’Armée.

Il s’agit d’une opération fascisante déclenchée déjà il y a plusieurs jours par le premier ministre Tayyip Erdogan et appliquée à la lettre par les dirigeants de la province d’Istanbul. Plusieurs jours avant la fête du Travail, les autorités avaient annoncé que toute manifestation sur cette place, centre névralgique de la rive européenne de la ville, interdite aux manifestations, serait réprimée.

Les forces de l’ordre sont intervenues de façon musclée jeudi en Turquie, interpellant des milliers au cours des célébrations de la Fête du travail, marquée dans le monde par des défilés pour revendiquer de meilleurs salaires, en pleine crise alimentaire mondiale. L’Association des Droits de l’Homme (IHD) a annoncé que le nombre des manifestants arrêts s’élève à près de 3.000.

Les attaques de la police anti-émeutes ont fait 38 blessés, dont huit policiers, a indiqué le gouverneur d’Istanbul.

"La police agit dans le cadre de la loi... Les personnes qui refusent de se soumettre à la loi sont responsables de ce qui leur arrive", a dit le gouverneur au cours d’une conférence de presse.

Süleyman Celebi, le président de la grande confédération syndicale de gauche DISK, a annoncé en milieu de journée que les syndicats renonçaient finalement à se rendre sur cette place.

Une cérémonie prévue dans un coin de la place, là où au moins 34 manifestants avaient trouvé la mort dans des violences le 1er mai 1977, pour y déposer une gerbe avec l’accord de la police, a également été annulée.

Les policiers anti-émeutes, déployés par centaines autour de la place, soutenus par des véhicules blindés et des hélicoptères, ont cependant refoulé un groupe de 300 à 400 personnes en scandant des slogans contre le Parti de la Justice et du Développement (AKP), au pouvoir.

D’autre manifestants, par petits groupes, ont tenté aussi, en vain, d’avancer vers la place par plusieurs chemins.

L’an dernier, plus de 700 personnes avaient déjà été interpellées lors de violences autour de cette place entre manifestants et police.

La plupart des heurts jeudi matin se sont produits dans le quartier central de Sisli, autour du siège du DISK, lieu de ralliement des ouvriers qui souhaitaient se rendre à Taksim.

La police est intervenue à plusieurs reprises avec du gaz lacrymogène et des canons à eau contre les manifestants rassemblés devant l’immeuble du DISK.

Selon un photographe sur place, la police a lancé des lacrymogènes dans un hôpital des alentours où s’étaient rendus des manifestants blessés par les gaz.

Les forces de l’ordre ont également dispersé une foule devant les locaux de l’hebdomadaire turco-arménien Agos, point de ralliement depuis l’assassinat par un ultra-nationaliste l’an dernier de son rédacteur en chef, le journaliste d’origine arménienne Hrant Dink.

Plus de 30.000 policiers, dont certains sont venus en renfort de lointaines provinces, ont été déployés dans la ville pour l’occasion, selon les médias.

La place même de Taksim était en branle-bas de combat depuis l’aube, la police bloquant quasi-hermétiquement le quartier aux voitures et aux piétons.

Des unités de l’armée étaient en outre déployées discrètement dans un parc dominant la place.

Certains magasins et cafés du secteur avaient fermé pour la journée.

En début d’après-midi, la police a violemment dispersé un groupe de quelques dizaines de jeunes qui voulaient avancer vers la place Taksim.

Le députe de gauche Ufuk Uras a fait une apparition sur la place, accusant le gouvernement islamo-conservateur de "créer une république de la peur".

Les navettes maritimes entre les deux rives du détroit du Bosphore, annulées pour la matinée, ont repris dans l’après-midi, tandis qu’une soixantaine d’écoles situées dans les quartiers à risque ont été fermées par les autorités.

Depuis le coup d’Etat de 1980, le 1er mai n’est plus chômé en Turquie. Le gouvernement de l’AKP a refusé de donner suite aux demandes des syndicats pour déclarer ce jour férié. (Info-Turk - AFP, IHD, 1er mai 2008)

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