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Vague d’arrestations dans les milieux politiques kurdes

mercredi 15 avril 2009, par Maison Populaire de Genève

La police est intervenue simultanément dans 12 provinces, interpellant 38 suspects dans la province de Diyarbakir (sud-est) et 13 autres dans d’autres provinces, ont déclaré dans un communiqué les services du gouverneur de Diyarbakir.

Le communiqué souligne que l’opération était dirigée exclusivement contre les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et précise qu’un grande quantité de documents appartenant au PKK, des ordinateurs, des disques durs et des CD ont été saisis au cours des arrestations.

L’opération, planifiée depuis un an, vise à démanteler les ramifications du PKK au sein d’organisations non-gouvernementales (ONG) kurdes et du Parti pour une société démocratique (DTP), principale formation pro-kurde de Turquie, a indiqué une source judiciaire sous couvert d’anonymat.

Trois vice-présidents du DTP, deux avocats du chef rebelle emprisonné à vie Abdullah Öcalan et des hommes politiques connus pour leurs sympathies à l’égard du PKK, ont été interpellés dans le cadre de cette rafle effectuée dans les provinces kurdes du sud-est de la Turquie et dans des métropoles de l’ouest.

Les autorités ont mis hors d’état de nuire un groupe baptisé "unité de coordination", chargé de coordonner les attaques du PKK en Turquie, arrêtant ses huit dirigeants.

La police a en outre perquisitionné les locaux d’une chaîne de télévision kurde basée à Diyarbakir, principale ville à dominante kurde, arrêtant son rédacteur en chef.

Des policiers ont également perquisitionné un cabinet d’avocats à Istanbul qui s’était chargé de défendre Öcalan lors de son procès en 1999.

Le président du DTP Ahmet Türk a condamné l’opération et appelé les autorités à "libérer immédiatement" les personnes interpellées.

"Cette opération est une démonstration claire de l’incapacité du gouvernement à encaisser le résultat des élections" du 29 mars, a estimé M. Türk, cité par l’agence de presse Anatolie.

Le Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir a remporté les élections municipales avec près de 39% des voix, mais a perdu deux villes -Van et Siirt- au profit du DTP dans le sud-est anatolien, peuplé en majorité de Kurdes.

Le DTP est menacé d’interdiction par la justice pour collusion avec le PKK. Certains de ses responsables ont affiché ouvertement leur sympathie pour les rebelles et leur chef emprisonné Abdullah Öcalan.

Le PKK, une organisation classée comme terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les Etats-Unis, a lancé en 1984 une campagne armée pour obtenir l’autonomie du sud-est turc. Le conflit a fait 45.000 morts, dont 40.000 rebelles, selon des chiffres donnés mardi par le chef de l’armée, le général Ilker Basbug.

(AFP, 14 avr 2009)


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