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Rafle en Turquie : plus de 100 arrestations dont 70 avocats - Association Maison Populaire de Genève
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Rafle en Turquie : plus de 100 arrestations dont 70 avocats

dimanche 27 novembre 2011, par Maison Populaire de Genève

La police turque a procédé mardi 22 novembre une nouvelle vague d’arrestations visant des avocats, des journalistes et des élus kurdes dans 16 villes. Plus de 100 personnes ont été arrêtées, dont au moins 70 avocats et un journaliste.

Après les menaces ouvertes du premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan qui a pointé du doigt les avocats du leader kurde Abdullah Ocalan, emprisonné sur l’Ile d’Imrali depuis 1999 sous l’isolation totale, la police a perquisitionné notamment les locaux des avocats, du principal parti kurde BDP, du journal Ozgur Gundem et les domiciles des élus.

Plus de 100 personnes, dont 47 à Istanbul, 38 à Diyarbakir et 17 à Kocaeli, ont été arrêtées au cours de ces préparations simultanées. Parmi les personnes arrêtées figurent au moins 70 avocats d’Ocalan, un journaliste kurde (Cengiz Kapmaz), des étudiants, des élus et des responsables locaux du BDP et du Congrès pour une Société Démocratique (DTK), une plateforme d’associations et mouvements kurdes.

Ces arrestations ont été menées dans le cadre de l’affaire KCK, lancée en 2009 quelques semaines après le grand succès du parti kurde aux élections municipales. Le gouvernement AKP du premier ministre Recep Tayyip Erdogan utilise cette affaire, considérée par le BDP comme un complot politique, pour réduire au silence toute opposition.

Coup militaire déguisé en civil

"C’était un coup politique jusqu’à hier, mais il s’agit aujourd’hui d’un coup militaire déguisé en civil " a dénoncé Emine Ayna, la députée BDP, rappelant l’annonce du premier ministre Erdogan qui avait déclaré que les opérations poursuivront.

Le jour viendra où tu partiras aussi

« L’AKP prépare sa fin avec ses opérations politiques » a ajouté Selahattin Demirtas, co-président du BDP, soulignant que les discours d’Erdogan sur le président syrien Bachar al Asssad concernent aussi lui-même. Erdogan avait affirmé le 21 novembre que les jours du président syrien Bachar al-Assad étaient comptés, estimant que l’on ne pouvait rester au pouvoir avec des chars et des canons. Le jour viendra où tu partiras aussi, avait-il dit.

Champion du monde des violations des droits humains

Plus de 8000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l’affaire KCK depuis 2009. La dernière grande rafle a été effectuée fin octobre, se soldant par l’arrestation de 50 personnes dont l’éditeur Ragip Zarakolu et professeure respectée Busra Ersanli.

Présenté comme un modèle de la démocratie pour le monde arabe, la Turquie est aujourd’hui la plus grande prison du monde pour les journalistes avec environ 70, loin devant la Chine et l’Iran, les syndicalistes avec une quarantaine, les étudiants avec 500, les enfants avec des centaines et les élus dont 18 maires et 8 députés.

L’ordre des opérations vient du premier ministre

En octobre, le premier ministre turc avait pointé ouvertement du doigt les avocats du chef du PKK : « Il y a un endroit qui se dit le Bureau Juridique Asrin. Les avocats d’Imrali sont liés à ce bureau (...) ils entretiennent des contacts entre Imrali et Qandil (où se trouvent les combattants du PKK)"

« Les dernières opérations visant le KCK. Personne ne doit s’attendre à ce qu’elles se terminent » avait déclaré le 7 novembre le premier ministre dans sa ville natale de Rize, menaçant de poursuites judiciaires pour les médias et les milieux démocratiques turcs qui dénoncent la répression contre les kurdes. « Que ce soit dans la presse ou autre part, il faut faire attention à ce que l’on dit sur le KCK, cela revient à soutenir le terrorisme. »

750 ans de prison requis pour 72 personnes

Par ailleurs, 750 ans de prison ont été requis pour 72 personnes arrêtées en septembre 2010 au cours des opérations simultanées à Izmir, Istanbul, Mus, Siirt et à Diyarbakir. Ils sont accusés de propagande d’une « organisation terroriste » et « d’enseignement au nom de cette organisation », dans les académies politiques du BDP. Le procès devra s’ouvrir dans les jours prochains devant la 8e cour d’assise d’Izmir.

(http://www.actukurde.fr/)


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