samedi 3 novembre 2007, par Maison Populaire de Genève
Pourtant, les Kurdes ont été bien souvent la cible de l’armée turque, même hors de ses frontières. « Ce qui nous préoccupe, c’est l’ampleur que prend la campagne antikurde menée actuellement par le gouvernement et les médias. La population est manipulée et on assiste à une recrudescence du nationalisme. Si une intervention militaire au Kurdistan irakien devait avoir lieu, cela pourrait enclencher une guerre civile en Turquie. Une étincelle risque de tout embraser, non seulement dans les régions de l’est et du sud-est, mais aussi dans d’autres provinces. Il pourrait en résulter en Europe, notamment en Allemagne ou en Belgique, une vague de troubles intercommunautaires. »
UN CADEAU AUX EXTRÉMISTES Pour Giawdat Sofi, Kurde d’Irak qui a passé plus de la moitié de sa vie en Suisse, les autorités turques jouent avec le feu. « Elles se sentent menacées par le développement d’un Kurdistan irakien jouissant d’une autonomie qui lui permet de se développer culturellement et elles serrent la vis. Par son attitude, le gouvernement turc renforce le PKK et l’extrémisme. La plupart des Kurdes se mobilisent aujourd’hui autour de cette organisation, ce qui n’était pas le cas auparavant. » Une radicalisation qui ne présage rien de bon.
POPULATION MENACÉE C’est ce que redoute Bedran Dere, président du Centre kurde pour les droits de l’homme. « Si la Turquie lance une opération dans le Kurdistan irakien, la vie de milliers de civils est menacée. Depuis ici, nous ne pouvons rien faire, sauf tenter de sensibiliser l’opinion publique et espérer une réaction de la communauté internationale. » S. GH
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