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TURQUIE – VALLEE ET RIVIERE MUNZUR : UN CRIME ECOLOGIQUE, HUMAIN ET ECONOMIQUE

Le Forum alternatif mondial de l’eau, dont la deuxième édition s’est déroulée à Genève

jeudi 17 mars 2005, par Maison Populaire de Genève

Le Forum alternatif mondial de l’eau, dont la deuxième édition s’est déroulée à Genève

(Suisse) du 17 au 20 mars 2005

TURQUIE – VALLEE ET RIVIERE MUNZUR

UN CRIME ECOLOGIQUE, HUMAIN ET ECONOMIQUE

La vallée où coule la rivière Munzur a été classée comme parc national en 1971. Selon cette classification, la région devait être protégée des déprédations humaines, en particulier des ambitions industrielles du gouvernement turc. Malheureusement tel n’est pas le cas : cette magnifique vallée n’a pas été incluse dans la Loi sur les Parcs Nationaux de 1984.


La vallée où coule la rivière Munzur a été classée comme parc national en 1971. Selon cette classification, la région devait être protégée des déprédations humaines, en particulier des ambitions industrielles du gouvernement turc. Malheureusement tel n’est pas le cas : cette magnifique vallée n’a pas été incluse dans la Loi sur les Parcs Nationaux de 1984.

Dès lors, en toute illégalité internationale (la Turquie est signataire de nombreux accord internationaux ; elle est sensé les respecter), les autorités projettent la construction d’un complexe de huit stations hydroélectriques et d’un immense bassin de rétention d’eau de 85 Km. Au total, se sera près de 63% du parc naturel et 84 villages qui se verront inondés pour ce projet pharaonique.

Une catastrophe écologique

L’inondation de cette vallée détruirait tout l’écosystème de la région. On estime que plus de 1’518 variétés différentes de plantes y poussent, dont 43 uniques au monde. Avec la faune, cette disparition sera un véritable crime contre l’humanité.

Huit barrages viendront anéantir l’économie et la culture, intimement liées à la rivière Munzur : les terres arables seront inondées, ce qui signifiera la fin de l’agriculture, l’élevage du bétail et l’apiculture. Une variété unique, la truite tachetée, disparaîtra du fait de la canalisation et des aménagements industriels.

Le Nil ou l’amazone sont des fleuves infiniment plus grands que la petite rivière Munzur. Ni l’un ni l’autre n’ont fait l’objet d’un projet aussi important.

Un projet inhumain

Les autorités se cachent derrière un soi-disant « développement » de la région, mais le complexe qui serait bâti sur la rivière Munzur détruirait au contraire la quasi-totalité de l’économie.

On avance des revenus annuels d’environ 80 millions de dollars avec le barrage ; mais il faut savoir que cette région qui est l’une des plus riches du pays, produit de l’ail, et que cette celui-ci rapporte déjà infiniment plus que cette somme.

Depuis 1923, l’armée est présente et réprime systématiquement les aspirations à l’autonomie et aux libertés publiques à Dersim (Tunceli). Déjà, les massacres du siècle dernier (1938, etc.) ont fait des milliers de victimes. Le gouvernement souhaite, avec ce projet, pacifier la région : inonder les villages, forcer des de la vallée, on estime que celle-ci pourrait se ramener à environ 30’000 habitants. La production totale d’énergie électrique en provenance de centrales hydrauliques représente 37’079 MW. Une vallée inondée, une ville désertée et une misère évidente se verraient « compensées » par une production énergétique de 362 MW. A quoi servira toute cette électricité ?

Pollution et mobilisation populaire

Dès le projet connu, des milliers de personnes se sont mobilisés. Les manifestations ont pris de l’ampleur avec la diffusion d’un autre projet, dans la vallée, d’une usine de production d’or ; le procédé prévu pour l’extraction du précieux minerai utilise du cyanure. Le rejet de cette substance cancérigène hautement toxique dans la rivière soulève de nombreuses protestations. La pollution toucherait la faune, l’agriculture et, finalement, les humains.

Malgré des tentatives de corruption, les populations locales contestent. Ce projet est en effet représentatif de la politique turque en matière à l’égard de l’environnement : celui-ci n’a d’intérêt pour les autorités que du moment où il permet de faire taire l’opposition populaire au pouvoir… Dersim est une terre de révoltes.

L’accès à une eau pure est un droit humain fondamental. Nul ne peut être privé de ce droit. C’est du moins le point de vue des personnes sensées. La destruction de la vallée de Munzur, sa pollution, est, on le voit, représentatif de la lutte pour ce droit. Après l’aliénation des terres, celle de l’eau et demain… l’air ? L’eau c’est la vie, on ne peut la remplacer. Refusons de la privatiser ou d’en faire un instrument de destruction écologique, humaine et économique :

NON AU BARRAGE DE MUNZUR !

Le Forum alternatif mondial de l’eau


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