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Les bourreaux de Cüneyt Ertuş toujours en liberté

dimanche 13 septembre 2009, par Maison Populaire de Genève

En Turquie, l’immunité dont bénéficie les forces de l’ordre est toujours d’actualité. Protégé par le système judiciaire, qui fait de la protection de l’Etat et de l’idéologie officielle son principale combat, les fonctionnaires armés peuvent officier sans recevoir le moindre signe de remontrance ou de pénalité.

Vous pouvez voir comment un membre d´une unité spéciale en civil fracture le bras à Cüneyit Ertus qui a 15 ans !

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De cette façon, les agents de force de l’ordre - qui avaient, le 22 mars 2008, lors des festivités du Newroz à Hakkari, brisé le bras d’un jeune kurde âgé de 14 ans, et ce devant les caméras - ne seront pas poursuivis en justice puisque la plainte portée par les avocats du jeune enfant, pour mauvais traitements, a été rejetée selon l’information de l’agence kurde Firat News Agency.

Pour rappel, le 22 mars 2008, à Hakkari, des affrontements avaient eu lieu entre les forces de l’ordre et la population locale qui avait décidé de fêter le nouvel an kurde bien que les festivités organisées par le DTP avaient été interdites. Lors de ces évènements, un jeune enfant, Cüneyt Ertuş, avait été arrêté par des policiers en civils qui, devant la caméra, lui ont brisé le bras. Arrêté et conduit dans les prisons de Hakkari, l’enfant n’a cessé de recevoir de mauvais traitements. La famille de l’enfant a alors porté plainte contre le comportement arbitraire du personnel pénitencier, des policiers, du directeur de la prison et du médecin qui sont dénoncés pour avoir détourner et fait mauvais usage de leurs fonctions.

La décision de rejet de la plainte, qui intervient 19 mois après l’évènement, atteste non seulement de l’immunité accordée par l’appareil judiciaire aux fonctionnaires pourtant à l’origine de mauvais traitements et de tortures sur des citoyens mais également de la lenteur de la justice dans ce genre d’affaire.

Après avoir rappelé que les bourreaux de l’enfant responsables de son bras cassé avaient été récompensés, l’avocat de Cüneyt Ertuş, Maitre Fahri Timur, a déclaré que le rejet de la plainte pour ce qui concerne les mauvais traitements subis en prison allait être contesté par voie de droit et qu’il n’était pas valable eu égard à toutes les preuves apportées mais rejetées, parmi lesquels des rapports médicaux de la TIHV (Fondation pour les Droits de l’Homme) qui attestent et prouvent l’existence de mauvais traitements subis par l’enfant. L’avocat a également ajouté que la présente décision de rejet n’était pas conforme, sinon contradictoire, avec l’ “ouverture démocratique” dont se vente le gouvernement turc actuel.

Source : Firat News Agency


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