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80 ans, La lutte Continue ! - Association Maison Populaire de Genève
Association Maison Populaire de Genève

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80 ans, La lutte Continue !

lundi 12 novembre 2012, par Maison Populaire de Genève

1932…

Le 9 novembre 1932, l’armée suisse, appelée par le Conseil d’Etat, ouvre le feu sur une manifestation antifasciste à Genève. 13 civils sont tués, près d’une centaine blessés. Pendant plusieurs jours, l’armée occupe militairement la ville.


…2012

En prévision de prochaines révoltes sociales, le Département fédéral de la défense prévoit d’utiliser à nouveau l’armée comme instrument de maintien de l’ordre intérieur.

A cet effet, le chef de l’armée prépare la création de quatre nouveaux bataillons de 1600 hommes de la police militaire.

A Genève un sixième du corps électoral adopte une Constitution qui en son art. 112 prévoit l’appui de l’armée pour le maintien de l’ordre.

Tout le monde connaît Léon Nicole, mais moins Jacques Dicker

Jacques Dicker a été mis en accusation publique, avec le dirigeant socialiste Léon Nicole, lors du meeting du 9 novembre 1932 organisé par les fascistes. Contre toute logique, c’est la manifestation publique qui a été interdite par le Conseil d’Etat et pas la mascarade organisée par les fascistes à la salle communale de Plainpalais ! Ceci s’explique en partie par le fait que la majorité de droite avait besoin des voix de l’Union nationale pour assurer sa majorité au Grand Conseil. Mais aussi en raison de la complaisance et de la complicité de la droite politique face aux fascistes.

Jacques Dicker avait quitté la Russie Tsariste ou il était né en 1879, pour s’installé à Genève en 1906.

Il a présidé le Parti socialiste à trois reprises. Admis au barreau en 1915, il était un avocat très estimé de la population, il défendait gratuitement les petites gens.

Comme homme politique, Jacques Dicker est élu :

au Conseil municipal de Plainpalais en 1926, il en fut le vice–président ;

député au Grand Conseil en 1919 puis de 1930 à 1941.

au Conseil national de 1922 à 1925 puis de 1928 à 1941.

Dicker, privé de ses droits politique et chassé du Conseil national

Dicker, privé de ses droits politique est chassé du Conseil national suite à un arrêté du Conseil fédéral prononçant l’interdiction des activités de la Fédération socialiste suisse et du Parti communiste.

Cet arrêté est aussi voté par le Conseil d’Etat Genevois. Jacques Dicker sera expulsé du Conseil national en 1941 et privé injustement du mandat qui lui avait été confié par le peuple genevois à Berne.

Ces décisions priveront les élus de leurs mandats, une liste de 200 personnes sera publiée. Tous seront privés de leurs droits politiques. Des descentes de police sont organisées ; chez tous les membres de ces partis, les archives et tous les documents confisqués. Ces archives sont aujourd’hui encore entre les mains de la police.

Pour mieux saisir, la violence et la haine qui caractérisent la presse qui prenait pour cible Jacques Dicker, citons non pas le journal des fascistes de Géo Oltramare, mais le Journal de Genève du 24 avril 1936 :

« Dicker, c’est un être unique. Un spécimen exclusif. Une classe d’hommes à lui tout seul. A son endroit, une regrettable erreur de manoeuvre fut commise. On s’est contenté de le naturaliser. C’est l’empailler qu’il eût fallu. »

« Son ombre plane sur toutes les entreprises de la Sociale et son nez se dessine en filigrane dans le papier où s’imprime Le Travail ….

« Son activité est prodigieuse. C’est lui qui a imposé le yiddish comme langue officielle au Grand Conseil. »

« Dicker n’est pas heureux. Une ambition secrète le dévore. Il rêve d’un grand gouvernement de front commun. Son ami Nicole en aurait été la tête, comme l’autre Léon, Léon Blum et lui Dicker, toujours dans la coulisse, détiendrait le pouvoir effectif comme fait M. Jules Moch, secrétaire général de la présidence. Consolons Maître Jacques. Son rêve est au cinquante pour cent réalisé. Léon Nicole n’est pas Léon Blum, sans doute. Mais Dicker est Moch, incontestablement. »

La violence des articles de presse et les positions très à droite étaient la norme de quasi tous les médias de cette époque.

En 1998, Olivier Reverdin responsable au journal de Genève expliquait ainsi, les positions de son journal durant les années 30.

« Aussitôt que la Société des nations a jeté l’anathème sur l’Italie et l’Allemagne, le Journal n’a pas suivi le mouvement et ses lecteurs l’ont soutenu. Ils étaient très à droite : vis-à-vis de l’Italie fasciste et de Franco, le journal a eu une attitude non pas d’approbation, mais de très grande indulgence. »

Après Jacques Dicker, Genève a connu successivement son fils Serge, médecin, puis Pierre Dicker et enfin le fils de Pierre, Joël - l’écrivain qui fait aujourd’hui la fierté des Genevois. Il a déjà obtenu, à l’âge de 27 ans deux prix pour ses livres. Le prix des Ecrivains genevois pour « Le dernier jour de nos pères » et le prix de l’Académie française pour « La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert ». Joël Dicker a aussi été remercié pour son travail jugé impeccable comme assistant parlementaire à la constituante.

Jacques Dicker qui a été injustement chassé du parlement et privé de ses droits politiques, n’a à ce jour jamais été réhabilité.

L’histoire est nettement moins honorable pour le rédacteur de l’ignoble acte d’accusation contre Nicole et Dicker du 9 novembre et responsable de la mise en accusation publique de la salle communale de Plainpalais : Georges Oltramare.

Après avoir signé « Géo » ses articles antisémites pour le Journal de Genève, Oltramare en sera chassé et éditera Le Pilori.

En juin 1940 il arrive à Paris dans les fourgons de l’armée d’occupation Allemande. Il sera nommé rédacteur puis directeur de « La France au Travail » journal antisémite.

Sous le pseudo de Charles Dieudonné, ( !!!) Georges Oltramare, anime les émissions de Radio-Paris, qui est la Radio des collabos financée et contrôlée par les Allemands. Radio – Paris est alors le poste le plus puissant d’Europe, et relayés par Radio-Vichy en zone sud.

La plupart de ces émissions émise durant cette période sont aujourd’hui interdites de diffusion en raison de leur violence, de leur haine exprimées !

A partir de 1942, ces émissions antisémites s’intensifient encore, car c’est le moment de la mise en œuvre de la « Solution finale » dont le succès dépend aussi du conditionnement de l’opinion publique. L’émission la plus marquante s’appelle « Les Juifs contre la France », les activités de Géo durent jusqu’au 11 août 1944.

Nicole emprisonné, Oltramare poursuit impunément ses actions.

Après le 9 novembre 1932, Nicole sera immédiatement arrêté, condamné puis jeté en prison ; cependant, dès sa sortie, il sera élu au Conseil d’Etat par la population genevoise !

Aux Assises fédérales de 1933, Jacques Dicker défendra brillamment Léon Nicole, poursuivit pour les événements du 9 novembre 1932. Il avait accueilli dans son étude l’avocat Jean Vincent.

Oltramare, lui, poursuivra impunément ses actions de fasciste et de traître. Ce n’est qu’après la guerre après toutes les épouvantables épreuves subie par les peuples, après des centaines de millions de morts, que la justice va enfin le poursuivre. Après la fin de la guerre, il rejoint la Suisse où il sera arrêté le 21 avril 1945. En novembre 1947, Oltramare sera condamné en compagnie de Fonjallaz à 3 ans de prison par la Cour pénale fédérale pour leurs activités :

d’agents stipendiés du gouvernement Allemand

d’exécuteurs dociles de la propagande allemande contre la Suisse.

De plus la Cours pénale précise dans sa condamnation le caractère particulièrement haineux des attaques contre la Suisse et la bassesse de caractère manifestée en devenant agent des services allemand d’espionnage.

Le 12 janvier 1950, Oltramare sera condamné à mort par contumace par la justice française. Oltramare « L’accusateur » de Nicole et Dicker fuit alors pour l’Espagne fasciste de Franco, puis en Egypte, où avec d’autres Nazis en fuite, où il devient speaker à "La voix des Arabes" et poursuivra sa propagande antisémite contre le jeune Etat d’Israël.

Tel est le personnage qui a mis en « accusation publique » Dicker et Nicole et qui est le principal responsable, avec l’appui du gouvernement genevois, de la police et de l’armée suisse, du massacre du 9 novembre 1932.

Jean Spielmann 7 novembre 1932

sans devoir de mémoire, on court le risque d’une répétition

Lorsque la mort de citoyens est commise par l’Etat – à savoir l’organe censé au contraire les défendre – il est indispensable de tout entreprendre pour que, dans un premier temps, les responsables soient condamnés, car il ne peut y avoir de réconciliation sans justice, et, dans un deuxième temps, que la société se souvienne de l’horreur de cet acte, car sans devoir de mémoire, on court le risque d’une répétition. Commémorer est notre rôle aujourd’hui.

Mais le devoir de mémoire, 80 ans après les faits, ne doit pas uniquement évoquer les tirs des militaires sur la foule et la dangerosité de l’usage de l’armée pour les tâches de police intérieure. Il doit aussi nous remémorer que la manifestation que ces militaires protégeaient était un meeting de l’extrême-droite dans une Europe qui allait largement basculer dans le fascisme. Et l’on doit également se souvenir que parmi ses participants ne se trouvaient pas qu’un quarteron de nazis marginaux, mais, comme le souligne Jean Batou dans son dernier livre, il y avait aussi des banquiers, des patrons et autres représentants d’une bourgeoisie qui, ici comme ailleurs en Europe, s’est parfaitement accommodée des idées xénophobes, si celles-ci pouvaient servir ses intérêts.

L’alliance de la droite dite « libérale » avec les mouvements xénophobes est malheureusement une constante dans nos sociétés, notamment en période de tension économique, comme celle que l’on connait aujourd’hui. Il est évident que la tentation de la discrimination de l’étranger, qu’il soit frontalier, migrant économique du sud de l’Europe ou réfugié d’Afrique, gagne aujourd’hui de plus en plus les esprits de la droite traditionnelle, en plus de la poussée de la droite populiste.

En conséquence, la mémoire des morts du 9 novembre 1932 doit être honorée par notre engagement sans faille contre la discrimination et la xénophobie de ce début de 21ème siècle. C’est en cela que nous perpétuons les idéaux des manifestants d’alors et que nous rendons un vrai hommage à celles et ceux qui y ont laissé leur vie.

Antonio Hodgers, Conseiller national Les Verts, 9 novembre 2012

Contre la violence de leurs armes : la force de nos luttes

Cher-e-s participant-e-s à cette manifestation et à cette commémoration

Cher-e-s camarades, cher-e-s ami-e-s,

Depuis la fin de la guerre froide et en particulier ces dix-douze dernières années, l’armée suisse multiplie ses engagements de sécurité à l’intérieur. La droite du parlement suisse a soutenu et fait approuver la garde militaire des ambassades à GE, BE, ZH, la mobilisation de l’armée lors du G8 d’Evian en 2003, pour l’Euro-Foot 2008, et encore le déploiement de l’armée toutes les années au WEF de Davos pour protéger les plus puissants de la planète qui s’y retrouvent.

Le GSsA a toujours dénoncé cette militarisation de tâches civiles qui sont devenues une routine alors que même d’après la Constitution fédérale le recours à l’armée à l’intérieur devrait se faire uniquement en situations absolument exceptionnelles et quand les menaces pour la sécurité sont très graves.

C’est pour cela que le GSsA s’est aussi opposé fermement à la nouvelle constitution genevoise qui à son article 112 donne une légitimation très malvenue à la militarisation de ce qui s’appelle le maintien de l’ordre et de la sécurité.

Aujourd’hui, avec une crise économique et sociale qui s’aggrave partout en Europe, la droite suisse veut remonter le budget de l’armée à 5 milliards. C’est non seulement pour acheter des nouveaux avions de combat, mais aussi pour former et équiper des nouveaux bataillons de police militaire et aussi pour acheter de nouveaux drônes qui seront également utilisés pour des tâches de police à l’intérieur.

Nous, les mouvements politiques et sociaux qui luttons contre la casse et l’exclusion sociales et pour de vrais droits démocratiques pour tous et toutes, nous devons nous opposer au réarmement et à la militarisation de la sécurité intérieure parce que les bataillons de police militaire tout comme les récents exercices STABILO 2 sont dirigés contre nos mouvements sociaux.

Et nous devons dénoncer très fermement les propos du président de la Société suisse des officiers qui vient de déclarer que les émeutes à Londres l’année passée c’était quasiment la guerre civile et que l’armée doit se préparer pour ce genre de scénarios en Suisse.

Avant de se préparer avec les armements, toutes les guerres et surtout les guerres civiles se préparent dans les têtes des gens. C’est pour cela que des déclarations comme celle du président de la société suisse des officiers sont extrêmement dangereuses, parce qu’elles essaient de rendre acceptable ce qui est normalement impensable.

C’est pour toutes ces raisons qu’il est très important de manifester aujourd’hui, pour que le « PLUS JAMAIS ÇA » ne reste pas uniquement inscrit sur la pierre commémorative, mais qu’il reste présent dans nos têtes et nos cœurs dans nos luttes de tous les jours.

Tobia Schnebli, GSsA, 9 novembre 2012


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