Appel au rassemblement de solidarité avec les familles des normaliens d’Ayotzinapa disparus

En termes de sécurité et depuis très long temps déjà, le Mexique est malheureusement plongé dans une grave crise. Cet état de fait s’est aggravé sous la présidence de Felipe Calderón (2006-2012), responsable du lancement de « la guerre contre le narcotrafic » et provocant ainsi plus de cent mille morts et vingt-six mille disparus.

L’arrivée de l’actuel président Enrique Peña Nieto n’a guère amélioré la situation. En effet, la terreur, l’ampleur de la corruption, la pénétration des organisations criminelles dans les structures de l’État et l’étendue de l’impunité se sont encore accentuées.

La disparition de 43 étudiants de l’École normale d’Ayotzinapa, dans l’État de Guerrero, dans le Sud du Mexique en cette tragique journée du 26 septembre 2014 a mis en évidence la fusion entre les autorités politiques, les forces de police et le crime organisé. Cette nouvelle agression au cœur du peuple mexicain a ravivé le souvenir d’un autre massacre, celui du 2 octobre 1968, sur la place de Tlatelolco, située dans la capitale mexicaine. La liste des massacres est longue ainsi que les détentions arbitraires, les actes de torture et les disparitions forcées. Les forces de sécurité et de police, qui sont les auteurs de graves atteintes aux droits des personnes, ne sont pas traduites en justice. Cette impunité entraine le pays vers l’illégalité généralisée où toutes les violences sont permises.

Les manifestations massives organisées dans tout le pays depuis ce triste évènement exigent justice, la fin de l’impunité, le droit à la vérité et à la réparation. Cet élan de solidarité est né de la détermination de la communauté formée par les parents et les étudiants de l’école normale d’Ayotzinapa. Ce 2 et 3 février se tient à Genève la 8e Session du Comité des disparitions forcées du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme où le Mexique doit présenter son rapport.

Les groupements mexicains de défense des droits des personnes cherchent à ce que leur gouvernement reconnaisse enfin la compétence du Comité contre les disparitions forcées pour recevoir les plaintes des victimes, comme stipulé dans l’article 31 de la Convention signée par le Mexique, en 2001 déjà. En tant qu’êtres humains sensibles à la douleur d’autrui, nous nous reconnaissons dans la douleur des proches et des amis de ces normaliens disparus depuis le 26 septembre 2014. Nous vous invitons à faire de même. Venez témoigner votre solidarité sur la Place des Nations !

Coordination pour Ayotzinapa en Suisse