dimanche 14 janvier 2001, par Maison Populaire de Genève
Environ 1000 prisonniers politiques dans toutes les prisons turques ont entamé une grève de la faim illimitée le 20 octobre. Après 30 jours celle-ci est devenue une grève de la faim jusqu’à la mort. Les prisonniers protestent contre le plan du gouvernement prévoyant leur transfert dans des prisons à cellules d’isolement spéciales, dite de « type F ». Leur protestation contre les cellules d’isolement dans les prisons de « type F » a une large base sociale et est de plus soutenue par différents barreaux d’avocats (dont ceux d’Istanbul, d’Ankara et d’Izmir), les familles des prisonniers politiques et différents partis politiques démocratiques.
Le 19 décembre 2000 à 4h30, le gouvernement turc ordonnait l’attaque de vingt prisons. Elles furent investies par l’armée, les forces spéciales de gendarmerie (avec dix mille hommes) en utilisant des gaz, fusils d’assaut, bombes incendiaires et bulldozers, pour réprimer et massacrer les prisonniers politiques.
A ce jour on compte déjà 32 morts, des centaines des blessés graves et de nombreux disparus. Plus de 1500 prisonniers sont maintenant déplacés dans les cellules d’isolement, mais dans toutes les prisons du pays, plus de 2000 prisonniers continuent la grève de la faim jusqu’à la mort. La répression et les pires tortures n’ont pas cessé…
Les organisations turques de défense des droits de l’Homme (en particulier l’Association des droits de l’homme de Turquie et l’Association des familles des prisonniers), indépendantes du gouvernement, sont elles-aussi soumises à la répression et empêchées d’enquêter sur les événements. Leurs membres et dirigeants sont arrêtés, leurs sections ou sièges sont fermés, ceci dans le but de museler toute information critique contre la politique répressive du gouvernement. Le tribunal de sûreté de l’Etat (DGM) a en outre décidé de bâillonner les médias pour qu’il ne puissent informer sur la situation réelle.
En outre, l’armée turque est intervenue au Kurdistan irakien, avec 10 000 soldats, prétextant comme à l’accoutumée la poursuite de membres du PKK, les pires craintes sont permises quant aux massacres de masse pouvant résulter de cette nouvelle invasion militaire contre les Kurdes…
Manifestation Vendredi 19 janvier 2001
départ 18H00 Pl. de la Fusterie
Cortège jusqu’au siège du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (Palais Wilson)
• contre la répression et les violations des droits humains perpétrées par l’Etat turc, pour l’arrêt immédiat des massacres et violences inadmissibles.
• contre la passivité coupable de la communauté européenne et des organisations internationales
• contre le silence de la Suisse pour une intervention du Conseil fédéral auprès du gouvernement turc
• en soutien aux revendications des prisonniers politiques qui en sont au 87ème jour de leur grève de la faim
• pour la reconnaissance des droits fondamentaux des Kurdes
Comité genevois contre la répression en Turquie 14.01.2001
Le Comité a le soutien des organisations ou associations suivantes : Alliance de Gauche, solidaritéS,PdT,LesSocialistes,Les Verts, OMCT, attac-ge, Centre Europe Tiers Monde (CETIM), Maison populaire de Genève, Groupe pour une Suisse sans Armée (GSsA), Syndicat Suisse du Service Public SSP/Vp